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Venu de la photographie, le vidéaste Bouna Médoune Seye est un arpenteur du réel. Que son regard traque la violence, la folie ou différentes anecdotes citadines, c’est toujours avec une attention extrême qu’il nous donne à voir la réalité d’une Afrique urbaine. Refusant les consignes du reportage télévisé, il signe avec “Zone Rap 52” un document sensible, sachant se tenir suffisamment à distance des jeunes musiciens qu’il interroge, il les laisse s’exprimer en toute liberté. Son travail de montage est fluide, ordonné, habile, la caméra passe entre les protagonistes avec discrétion, comme si l’artiste ne voulait finalement que les effleurer, parce que ce qu’ils ont à dire est réellement important : abandon, chômage, misère. La caméra enregistre tout avec retenue et Bouna Médoune Seye montre ainsi qu’il ignore le voyeurisme. Dans “Les pieds dans les rues de Dakar”, il aborde le sujet des chaussures comme signe social, le travail au niveau du son devient emblématique : bruits de la ville mixés devenant un arrière fond sonore pesant, un brouhaha symbole de la démence urbaine dont les pieds se veulent les témoins de classes. Bouna Médoune Seye est un scrutateur de premier ordre d’une Afrique moderne dans laquelle s’engouffrent trop de maux. undefined